Un week-end roc'n Lille...

Foi :

sens 1 : Adhésion totale de l'homme à un idéal qui le dépasse, à une croyance religieuse

sens 2 : Engagement que l'on prend d'être fidèle à une promesse

sens 3 : Toute adhésion ferme et fervente de l'esprit à quelque chose

sens 4 : Confiance absolue que l'on met en quelqu'un, quelque chose

Croyance :

sens 1 : Fait de croire à l'existence de quelqu'un ou de quelque chose, à la vérité d'une doctrine, d'une thèse

sens 2 : Ce qu'on croit ; opinion professée en matière religieuse, philosophique, politique

Moi, je savais bien que je n'aurais été d'aucune utilité dans leur débat "foyance" et "croi". J'ai beau avoir plein de pages, je ne sais pas tout, et je ne réfléchis pas vraiment. Je me pose pas de questions et me contente d'affirmer des vérités, des définitions pensées par de vieux sages en barbes blanches (à la sortie de l'imprimerie, je n'arrive pas à m'imaginer des femmes pensant à moi, je dois être un peu sexiste.) De toute façon, je n'avais pas été invité. Ils m'avaient préféré une de mes concurrentes, autant de pages, autant de mots, écrits aussi petits et pas de dessin, contrairement à mon petit frère illustré. En plus, moi, quand on me lit, au moins, c'est clair, elle... Enfin, je suis pas jalou, même si elle fait des meilleures ventes que moi et qu'elle a été écrite bien avant moi !

Enfin... Elle m'a tout raconté dans la bibliothèque après, en rentrant. Elle, elle n'avait plus de la poussière qui la recouvrait hier. Moi, bah, toujours poussiéreux. Les mots, on pense les connaître, où on leur donne le sens qui nous convient au moment ou on les utilise, alors il ne feuillette plus trop mes pages. Je me retrouve tout seul entre la Bible et l'annuaire (autre livre passionnant, il faut arriver à la lettre F et là, ça devient palpitant, un suspense qui vous empêche de lâcher.) Bref, elle est revenue toute dépoussiérée et souriante d'avoir servi à autre chose que de cale ce soir, toute frétillante à l'idée de raconter ses deux derniers jours.

"J'ai été calée au fond du coffre, entre deux crêpières (def : Poêle très plate ou plaque électrique servant à faire les crêpes.), deux guitares et une gamelle de pâte. Un peu de route et on s'est retrouvé à Lille dans un petit chalet sans table !

Eh là, deux bipèdes (def : Animal qui marche sur deux pieds.) se sont mis à raconter une histoire loufoque et insensée...

"En hurlant de douleur le loup  s’enfuit dans la forêt, on ne le revit jamais, et depuis Nestor, Arthur et Alphonse vivent heureux tous les trois dans la maison en briques."

Ca, c'était juste la fin, et je n'ai pas bien vu le rapport avec mon auteur, Matthieu. Mais non, ce n'était pas une soirée conte de fée... Ils ont continuer tous ensemble en jouant.

"Oh non, encore crevée ! Même les as du volant aussi peuvent avoir une crevaison ? Mais non ce n'était pas un rallye automobile...

"Pour s'assurer que sa maison tienne bon, il faut la construire sur un roc." Ni même une formation pour maçons du dimanche...

Eh là ! C'était le déclic ! j'ai compris le rapport avec Matthieu ! il faut bâtir sur le roc !

bon, là je fais que ré-écrire ce que j'ai trouvé sur un petit cahier, abandonné dans la salle...

Bref, on a passé deux jours pour se retrouver entre amis et faire connaissance avec d'autres, charier nos "bons vieux animateurs" et accueillir de nouveaux (qu'on a un peu moins charrié, parce qu'on ne les connaissait pas !)

Ils avaient concocté tout un programme, qui a démarré avec un bouquet de feux verts (bah oui, sans un feu vert, on démarre jamais au 1000 bornes, qu'il soit chrétien ou pas !) on s'est fait un peu avoir parce qu'on voulait surtout rigoler en jouant à s'envoyer des clous sous les roues et siphonner le réservoir des adversaires. Mais tout ça, c'était surtout fait pour poser plein de questions : sur les choses positives de nos vies, les difficultés de parcours, nos "bottes secrètes" pour résister aux problèmes, et les choses qui nous aident à toujours aller de l'avant...

Une fois les 1000 kilomètres parcourus, petite pause : pour échanger sur nos expériences de vie et de foi... plus question de se mettre des bâtons dans les roues.

Nous nous sommes tous enrichis des expériences de foi positives des uns et des autres : recevoir un sacrement, vivre en frère lors de camps, se sentir entouré de sa famille lors de la profession de foi ; nous sommes confortés en évoquant des moments difficiles : la mort d’un grand parent qu’on regrette de pas avoir assez connu, un accident qui nous a marqué, la solitude face à nos doutes. Nous tentons ensemble de déméler le roc du terreau (ce qui nous aide à grandir), pas facile, parce que nous ne bâtissons pas toujours tout sur la foi. Heureusement, nos amis, parents, frères, sœurs, cousin(e)s sont autant de soutien que l’on peut solliciter. Jésus aussi est là pour nous. Il faut se mettre à son écoute, et la foi devient comme du roc, nous sommes soutenus. Mais si on refuse, alors la foi n’est que du sable, elle ne nous aide à pas tenir debout. Alors on prend des engagements, pour éviter que trop de sable ne vienne couvrir le roc : servir à la messe, échanger régulièrement avec d’autres jeunes à l’aumônerie ou avec les scouts, préparer sa confirmation…

Autant d’expériences partagées qui nous aident à mieux comprendre les paroles de Jésus, lorsqu’il enseigne : « Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. » (Mt 7, 24)

Heureusement qu’après tant de réflexions, nous avons pu déguster les délicieuses crêpes de François. Avant de se défouler pour une soirée jeux – danses – chants, qui nous a fait voyagé de la Bretagne à Israël en passant par le Québec !…

Toutes ces joies, ces émotions, cette vie, nous sommes allés les confier au Seigneur dans le recueillement de la chapelle, avant d’aller se coucher… et essayer de dormir…

Dimanche, le réveil fût aussi difficile que la nuit avait été courte et agitée… Il nous a bien fallu une remise en route énergique au rythme de Cascada pour retrouver toutes nos facultés ! Et il en fallait (des facultés), pour réfléchir et s’exprimer à nouveau sur ce qui fait nos forces, notre roc, et nos fragilités, notre sable… Prendre conscience de ses faiblesses, pouvoir les avouer en confiance, comprendre que l’on sait les contourner : c’est comme ajouter de l’eau au sable pour le changer en ciment.  Finalement, elles nous rendent plus forts ! Nous aurions bien eu de quoi bâtir un château avec tout ce que chacun avait à apporter.

Pour achever ce week-end, nous avons profité d’une balade dans Lille. Pour les uns, balade dans le Lille du festival Fantastic.

Pour les amateurs : visite de la Cathédrale Notre-Dame de la Treille. Là, nous avons appris qu’il y a un peu plus de 150 ans, pour débuter la construction, il a fallu creuser très profond les couches de sable et de terre meuble, avant de trouver du roc suffisamment solide pour y poser les fondations ! Merci qui ?

Bref, ils m'ont remis entre deux cartons pour rentrer, peut-être qu'un jour on me dépoussiérera encore et je serais une brique dans votre vie...