Un au-revoir...

Publié le 1 Septembre 2010

Dans le champ derrière l'abbaye elle court derrière la balle, c'est la seule fille qui ose s'aventurer sur un terrain de foot avec des Erwin, des Guillaume, des Fabien, des Simon… Même moi, à l'époque, je préférais rester regarder sur le bord, depuis la petite table en bois. Trop dangereux ! Mais pas elle.

C'était la première fois que je la voyais. François avait dit qu'elle ne venait que pour "donner un coup de main" pour le week-end des Rameaux à Belval. Elle n'était pas animatrice à l'aumônerie en fait, juste là pour rendre service.

Mais elle devait fréquenter un peu trop François, en juin 2008 elle est revenue pour faire une thèque dans le jardin public, c'était la fin de l'année et tout le groupe partait en lycée… sauf moi.

Et puis en septembre, je suis en troisième, elle se pointe à l'aumônerie le vendredi soir ! "Pour essayer" qu'elle disait, parce qu'elle était pas sûre qu'elle saurait faire "ça"… En même temps, raconter des âneries comme François c'est pas vraiment dur, tout le monde doit pouvoir y arriver. Et puis ce qui est bien c'est qu'elle a appris à François à jouer de la guitare, alors ça change un peu, on peut varier les chants, lâcher le "Je suis né pour te louer" et le "Me voici vers Toi" chantés a-capella pour d'autres un peu plus jeunes…

Elle était là tous les vendredis, organisatrice de la ligne de vaisselle, sourire aux lèvres toujours enthousiaste, animatrice, chanteuse, jury, publiciste, prof de dictée… Elle a endossé tous les costumes pour nous faire réfléchir, discuter, prier, partager, découvrir le goût des choses simples (les repas par exemple ?), pour nous questionner, nous titiller un peu… Oh ! Elle ne voulait pas sortir la Bible pour puiser dedans toutes les réponses à nos interrogations, elle préférait partir de nos vies, de nos émotions, de témoignages.

Après une année bien remplie, malgré quelques doutes, elle a voulu continuer. Moi, j'étais au lycée, alors ce n'était plus mon animatrice préférée… Au barbecue elle est venue avec son ami. Il était prévenu qu'il serait le cuistot ce jour là pendant qu'elle ferait hurler les foules pour une dernière rencontre en chanson.

Je l'ai revue à Belval où elle courait encore derrière le ballon.

Mais quand on est Lyonnaise, on ne reste pas toute une vis dans le Pas-de-Calais, alors après 4 ans dans la région, elle va boucler ses valises, ranger ses boîtes et ses ciseaux qui doivent toujours découper sur le trait et bien droit. Nous partagerons toujours plein de souvenirs de ces deux ans avec toi…

Au revoir et merci Amélie !