Les conte des trois arbres
Publié le 16 Janvier 2010
Il était une fois sur une montagne, trois petits arbres qui discutaient de ce qu’ils feraient quand ils seraient devenus grands.
Et chacun de dire ses rêves et ses projets.
Le premier petit arbre émerveillé par les étoiles et la lune disait : Moi, quand je serai grand, je voudrais qu’on me transforme en coffre à trésor et qu’on me remplisse d’or, d’argent, de bijoux et de toutes les plus belles pierres précieuses du monde.
Le deuxième petit arbre qui aimait à regarder scintiller sous la lune les eaux claires de la rivière avant qu’elle ne se jette au loin dans les vagues d’écume de la mer disait : Moi, quand je serai grand, je voudrais qu’on me transforme en un formidable trois-mâts commandé par un vaillant capitaine ou un prince puissant pour pouvoir me battre avec
toutes les tempêtes et affronter tous les océans du monde.
Le troisième petit arbre se plaisait à regarder les lumières du village, lumières orangées des réverbères qui scintillaient dans les yeux des amoureux, lumières plus mystérieuses des bougies qui brillaient dans les yeux des enfants aux jours de fête : Moi, quand je serai grand, je voudrais être encore plus grand que grand et tellement
grand que chaque fois que l’on me regardera, on sera obligé de lever les yeux très haut et comme cela, on pensera à Dieu.
Le vent du nord poussa le vent du sud. Des feuilles d’or firent place à des bourgeons satinés.
Le temps s’écoula longtemps au grand sablier de la montagne, au murmure des sources, aux clapotis des ruisseaux. Les printemps succédèrent aux hivers, puis laissèrent la place aux étés.
Les trois petits arbres avaient changé, pris de la force, de la stature, un tronc vigoureux, des branches et des branchages.
Un matin d’automne, un matin de brouillard, des voix résonnèrent sur le sentier, accompagnées par les sabots trottinant des petits ânes. Les oiseaux firent silence…
Les arbres se mirent à trembler de toutes leurs feuilles… Trois bûcherons s’approchèrent des arbres.
Le premier bûcheron regardant le premier arbre le déclara parfait et à grand coup de hache le fit tomber sur le sentier.
Le deuxième bûcheron voyant le deuxième arbre le trouva vigoureux et à grands coups de hache le coucha sur le sol boueux.
Le troisième bûcheron se chargea du troisième arbre et à grands coups de hache il le fit culbuter dans l’allée.
Les trois arbres gisaient maintenant sur le flanc de la montagne.
Chacun sous son écorce imaginait la suite de son destin. Les bûcherons attelèrent les petits ânes. La descente vers la vallée fut longue et périlleuse.
Le premier arbre allait enfin pouvoir vivre le rêve de sa vie. Il se retrouverait bientôt dans la bonne odeur de colle et de copeaux de bois de l’atelier du menuisier. Mais il ne savait pas encore que dans les commandes du jour ne figurait pas le moindre coffre à trésor… mais seulement des mangeoires pour les animaux.
Après deux jours et deux nuits de voyage, le deuxième arbre allait enfin se retrouver sur les galets gris du chantier naval. Les cris aigus des mouettes et les parfums salés de l’océan lui tournaient déjà la tête. Il ne pouvait pas encore se douter de la mauvaise surprise qui l’attendait… Pas un seul armateur n’avait passé commande pour un trois-mâts… seul un pêcheur avait passé commande pour une petite barque de pêche…
Quant au troisième arbre qui n’était plus que désespoir on le débita en poutres qu’on mit à sécher le long d’un mur chez un charpentier.
Beaucoup de mois, beaucoup d’années passèrent sur les rêves détruits des trois arbres.
Beaucoup d’insectes sur leur bois, beaucoup d’araignées, beaucoup de poussière, beaucoup de désespérance…
Les arbres avaient fini par oublier leurs rêves.
Ils avaient cicatrisé.
Ils s’étaient installés dans les torpeurs de l’habitude.
Ils n’attendaient plus rien…
Le premier arbre devenu mangeoire ne sentait même plus la caresse des animaux tirant sur le foin…
Quand une nuit d’hiver… la douce lumière d’une étoile se posa sur lui. Un jeune homme et une jeune femme vinrent s’abriter dans l’étable.
Au milieu de la nuit, la jeune femme mit au monde un bébé que l’homme coucha dans la mangeoire.
A cet instant, le premier arbre su que son rêve s'était accompli et qu'il ne trouverait pas au monde de Trésor plus précieux que celui qu'il accueillait aujourd'hui.
Encore bien des coups de vent, des jours de pluie, des hivers glacés passèrent sur les rives du lac où le deuxième arbre devenu petite barque de pêcheur pourrissant lentement dans une mauvaise odeur de poisson…
Lorsqu’un soir d’été, un groupe d’hommes voulut traverser le lac : ils embarquèrent et soudain au milieu du lac une tempête se leva comme on en a jamais vu. L’homme qui semblait être le chef se leva dans la barque, tendit les bras et calma la tempête.
Alors le deuxième arbre su qu'il ne pourrait transporter à travers les mers de Roi plus puissant et plus grand.
Peu de temps après cet événement, la ville se mit à résonner d’une étrange rumeur : les gens étaient énervés, on entendait des cris, des bottes de soldats, ça sentait la violence, la vengeance, l’injustice…
Des hommes vinrent tirer de son hangar et de sa torpeur le troisième arbre transformé en poutres… Ils mirent ses poutres en croix et sur cette croix ils clouèrent les mains d'un homme. Le troisième arbre ne comprit pas tout de suite ce qui se passait...
Mais le dimanche matin, à la lueur de l'aube, il comprit que pour lui aussi, le rêve s'était accompli. Désormais en tout endroit du monde, les hommes le regarderaient avec les yeux remplis d'Espérance.
Et chacun de dire ses rêves et ses projets.
Le premier petit arbre émerveillé par les étoiles et la lune disait : Moi, quand je serai grand, je voudrais qu’on me transforme en coffre à trésor et qu’on me remplisse d’or, d’argent, de bijoux et de toutes les plus belles pierres précieuses du monde.
Le deuxième petit arbre qui aimait à regarder scintiller sous la lune les eaux claires de la rivière avant qu’elle ne se jette au loin dans les vagues d’écume de la mer disait : Moi, quand je serai grand, je voudrais qu’on me transforme en un formidable trois-mâts commandé par un vaillant capitaine ou un prince puissant pour pouvoir me battre avec
toutes les tempêtes et affronter tous les océans du monde.
Le troisième petit arbre se plaisait à regarder les lumières du village, lumières orangées des réverbères qui scintillaient dans les yeux des amoureux, lumières plus mystérieuses des bougies qui brillaient dans les yeux des enfants aux jours de fête : Moi, quand je serai grand, je voudrais être encore plus grand que grand et tellement
grand que chaque fois que l’on me regardera, on sera obligé de lever les yeux très haut et comme cela, on pensera à Dieu.
Le vent du nord poussa le vent du sud. Des feuilles d’or firent place à des bourgeons satinés.
Le temps s’écoula longtemps au grand sablier de la montagne, au murmure des sources, aux clapotis des ruisseaux. Les printemps succédèrent aux hivers, puis laissèrent la place aux étés.
Les trois petits arbres avaient changé, pris de la force, de la stature, un tronc vigoureux, des branches et des branchages.
Un matin d’automne, un matin de brouillard, des voix résonnèrent sur le sentier, accompagnées par les sabots trottinant des petits ânes. Les oiseaux firent silence…
Les arbres se mirent à trembler de toutes leurs feuilles… Trois bûcherons s’approchèrent des arbres.
Le premier bûcheron regardant le premier arbre le déclara parfait et à grand coup de hache le fit tomber sur le sentier.
Le deuxième bûcheron voyant le deuxième arbre le trouva vigoureux et à grands coups de hache le coucha sur le sol boueux.
Le troisième bûcheron se chargea du troisième arbre et à grands coups de hache il le fit culbuter dans l’allée.
Les trois arbres gisaient maintenant sur le flanc de la montagne.
Chacun sous son écorce imaginait la suite de son destin. Les bûcherons attelèrent les petits ânes. La descente vers la vallée fut longue et périlleuse.
Le premier arbre allait enfin pouvoir vivre le rêve de sa vie. Il se retrouverait bientôt dans la bonne odeur de colle et de copeaux de bois de l’atelier du menuisier. Mais il ne savait pas encore que dans les commandes du jour ne figurait pas le moindre coffre à trésor… mais seulement des mangeoires pour les animaux.
Après deux jours et deux nuits de voyage, le deuxième arbre allait enfin se retrouver sur les galets gris du chantier naval. Les cris aigus des mouettes et les parfums salés de l’océan lui tournaient déjà la tête. Il ne pouvait pas encore se douter de la mauvaise surprise qui l’attendait… Pas un seul armateur n’avait passé commande pour un trois-mâts… seul un pêcheur avait passé commande pour une petite barque de pêche…
Quant au troisième arbre qui n’était plus que désespoir on le débita en poutres qu’on mit à sécher le long d’un mur chez un charpentier.
Beaucoup de mois, beaucoup d’années passèrent sur les rêves détruits des trois arbres.
Beaucoup d’insectes sur leur bois, beaucoup d’araignées, beaucoup de poussière, beaucoup de désespérance…
Les arbres avaient fini par oublier leurs rêves.
Ils avaient cicatrisé.
Ils s’étaient installés dans les torpeurs de l’habitude.
Ils n’attendaient plus rien…
Le premier arbre devenu mangeoire ne sentait même plus la caresse des animaux tirant sur le foin…
Quand une nuit d’hiver… la douce lumière d’une étoile se posa sur lui. Un jeune homme et une jeune femme vinrent s’abriter dans l’étable.
Au milieu de la nuit, la jeune femme mit au monde un bébé que l’homme coucha dans la mangeoire.
A cet instant, le premier arbre su que son rêve s'était accompli et qu'il ne trouverait pas au monde de Trésor plus précieux que celui qu'il accueillait aujourd'hui.
Encore bien des coups de vent, des jours de pluie, des hivers glacés passèrent sur les rives du lac où le deuxième arbre devenu petite barque de pêcheur pourrissant lentement dans une mauvaise odeur de poisson…
Lorsqu’un soir d’été, un groupe d’hommes voulut traverser le lac : ils embarquèrent et soudain au milieu du lac une tempête se leva comme on en a jamais vu. L’homme qui semblait être le chef se leva dans la barque, tendit les bras et calma la tempête.
Alors le deuxième arbre su qu'il ne pourrait transporter à travers les mers de Roi plus puissant et plus grand.
Peu de temps après cet événement, la ville se mit à résonner d’une étrange rumeur : les gens étaient énervés, on entendait des cris, des bottes de soldats, ça sentait la violence, la vengeance, l’injustice…
Des hommes vinrent tirer de son hangar et de sa torpeur le troisième arbre transformé en poutres… Ils mirent ses poutres en croix et sur cette croix ils clouèrent les mains d'un homme. Le troisième arbre ne comprit pas tout de suite ce qui se passait...
Mais le dimanche matin, à la lueur de l'aube, il comprit que pour lui aussi, le rêve s'était accompli. Désormais en tout endroit du monde, les hommes le regarderaient avec les yeux remplis d'Espérance.