La folle aventure des JMJ (Père Guy Gilbert)
Publié le 27 Décembre 2010
«Qu’est ce que tu vas faire avec des BCBG aux JMJ?» m’a décoché un bon chrétien au retour de mon 1er JMJ en 1989 en Espagne. Je lui ai répondu « N’ont-ils pas droit eux aussi à la parole de Dieu?».
Il est vrai que le fils d’un rmiste pourra difficilement financer ce pèlerinage. Mais que de pauvres, et de plus en plus, dans ces rencontres internationales que j’ai faites avec une joie toujours renouvelée. Mon sacerdoce y a été bellement enrichi à chaque fois par le souffle de la foi vacillante ou forte des jeunes du monde entier.
La vigueur spirituelle exprimée par ce peuple juvénile a accrochée ma propre foi et l’a dynamisée. Leurs échanges, leurs chants, leurs danses, leur éclatante allégresse, véhiculent, dans ces immenses transhumances, une fête sans fin.
Crevés, mais heureux, les jeunes en sortent les yeux brillants grâce à la lumière qu’ils ont en priorité puisée dans les sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation. Lumière qui dure. Combien de vocations affirmées de chrétiens et de prêtres sont nées là, à Compostelle, en Pologne, à Denver, à Paris, à Rome, en Allemagne… Elles jailliront en 2011 de l’Espagne, prochain rendez-vous où je serais évidemment.
Comment louper ces moments radieux où des jeunes expriment leur foi dans la fête, la prière et le silence.
Jean Paul II a su nous projeter de la Pologne (si pauvre il y a 12 ans) où mon groupe était hébergé dans un HLM (avec seulement saucisson, soupe et fromage comme nourriture), jusqu’à Denver aux Etats Unis, où nous logions dans une villa avec piscine, chien de luxe, niche somptueuse pour le clébard et frigidaire débordant de victuailles.
Ce qui m’a marqué :
- L’organisation gigantesque assurée par des jeunes bénévoles, fourmis laborieuses parant au côté foutoir propre au juvénile enthousiasme des ados.
- Les veillées, certaines sublimes, nous appellent au plus haut sous le scintillement des étoiles. Celle de Paris reste inoubliable.
- Les eucharisties, longues certes, entraînent les nations (jusqu’à 165 en Australie) dans l’essentiel de ces rencontres : le Christ vivant au coeur du coeur de chacun et nous rassemblant.
- Cette phrase de Jean Paul II aux 2 millions de jeunes à Rome : « Ce n’est pas le nombre qui compte, c’est le signe que vous êtes ».
- Cette parole du commissaire de police stupéfait après la veillée de Longchamp à Paris : « Pas une seule plainte enregistrée ». On était plus d’1 million. Le policier en frisait la crise cardiaque d’étonnement !
- En Australie enfin, après l’euphorie des chants et des danses, Benoît XVI appelant la foule des jeunes à se taire pour adorer. Ce bouleversant silence, soudain, disait tout. Et c’était pour moi le plus grand moment.
Merci à toi, Jean Paul, d’avoir lancé cette folle aventure. Tu ne manqueras pas, de là-haut, d’être là, au rendez-vous de Madrid.