Parabole... A travers champs
Publié le 8 Juin 2009
On sentait que l'été approchait. Le soleil avait grand ouvert ses fenêtres et les shorts fleurissaient. Pourtant dans mon habit bleu clair, j'avais encore bien
besoin de prendre des couleurs. Ils m'avaient mis dans les bras de maman, c'était plus rassurant. Elle aussi était toute blanche. Puis ils m'not passé de voiture en voiture jusqu'à arriver sous
une tente où quatre mains m'ont allongé par terre. J'étais fatigué. Il faisait froid cette nuit là. Je me suis blotti dans les bras de maman.
Le lendemain matin ils m'ont relevé pour me déposer sur une table. J'étais humide de la respiration de la nuit. C'était un peu désagréable et je me suis dit que ça allait faire des tâches sur mon bel habit bleu. Des voitures sont arrivées et ils se sont tous affairés à quelque chose. Ils collaient des affiches, finissaient de monter un toit au dessus de nous, construisait un mur pour nous protéger, essayaient des moteurs dans un coin, tendaient des fils, étalaient des tapis, parlaient dans des micros... De la musique sortaient de gros haut parleurs.
Quelque chose d'important se préparait.
Au
centre du champ un panneau indiquait différentes routes. Mais ce n'était pas avec la toile qu'on avait mise au-dessus de moi que j'allais pouvoir prendre des couleurs !
Ils nous ont abandonné, heureusement maman était là ! Je n'entendais plus un bruit, tout le monde semblait parti, sauf le soleil... et le vent. De temps en temps un coup de marteau me réveillait de ma sieste.
Puis j'ai entendu du monde arriver en chantant et criant. Au micro un jeune homme à barbe blanche chantait des Actes d'Apôtres en accueillant les groupes qui arrivaient. Eux ils avaient des couleurs. Ils semblaient avoir marché longtemps mais pas trop fatigués. Deux se sont approché pour s'enduire de crème. Ils parlaient des petits chemins qu'ils avaient pris, pensant parfois s'être perdus, des partages qu'ils avaient eu dans leur groupe et du paysage.

Après un instant où ils se sont tous rassemblés pour chanter et parler, une jeune fille s'est approchée de nous, nous a déplacé un peu, maman et moi, et a posé des paquets de couleur à coté. D'autres jeunes sont arrivés, dix, quinze, vingt peut-être. Un sacré brouhaha. La jeune fille commençait à leur expliuqer ce qu'ils allaient faire. Ce qu'ils allaient ME faire ! J'avais un peu peur.
Pas loin, sous la tente où j'avais dormi,
des gens disaient qu'ils étaient partis un an ou plus dans une communauté, un autre pays, une dame parlait des gens qu'elle accompagnait parce qu'ils allaient bientôt mourir et de leur famille.
Un jeune homme, dans un fauteuil, témoignait lui aussi. Dans le fond du pré, j'entendais le bois qui chantait sous le sscies et les caresses des ciseaux à bois. Ils attachaient des perches en
forme de table.
Moi, ils m'enduisaient de pate collante, ça chatouillait. Puis ils me collait des tissus dessus, je reprenais des couleurs.
Ils ont soudain tout arrêté ! quatre mains m'ont déposé sur une barrière. De là je voyais tout ! Les hommes en blanc, les jeunes et leurs parents. Une célébration en plein air, c'était beau. Ils sont venus nous rechercher, maman et moi, pour nous amener, derrière les drapeaux des paroisses, une carte et des chaussures de randonnée et devant le pain et le vin, vers la table qui venait d'être fabriquée. Le bois chantait encore de sa joie d'être autel. Maman aussi souriait, elle était heureuse d'être là.
La messe a fini, ils sont tous parti manger
et ils nous ont décroché. Je crois qu'ils ont un peu abimé mon bel habit bleu. Ils sont revenu pour un spectacle où ils ont tous ri, participé et chanté. Moi je n'ai pas tout compris et parfois
maman me bouchait les oreilles. "Ce n'est pas de ton âge" elle disait.
Enfin, ils nous ont replacé devant et ils ont mis une grosse lumière qui m'éblouissait derrière nous. Je sentais bien que j'étais beau avec toutes ces couleurs qu'ils avaient mélangées cette après-midi. Ils priaient pour se dire au revoir.
Toute l'après-midi le vent a soufflé et a bousculé les idées des jeunes qui étaient là. Je crois que c'est mon ami Saint-Esprit qui était là !
Le lendemain matin ils m'ont relevé pour me déposer sur une table. J'étais humide de la respiration de la nuit. C'était un peu désagréable et je me suis dit que ça allait faire des tâches sur mon bel habit bleu. Des voitures sont arrivées et ils se sont tous affairés à quelque chose. Ils collaient des affiches, finissaient de monter un toit au dessus de nous, construisait un mur pour nous protéger, essayaient des moteurs dans un coin, tendaient des fils, étalaient des tapis, parlaient dans des micros... De la musique sortaient de gros haut parleurs.
Quelque chose d'important se préparait.

Ils nous ont abandonné, heureusement maman était là ! Je n'entendais plus un bruit, tout le monde semblait parti, sauf le soleil... et le vent. De temps en temps un coup de marteau me réveillait de ma sieste.
Puis j'ai entendu du monde arriver en chantant et criant. Au micro un jeune homme à barbe blanche chantait des Actes d'Apôtres en accueillant les groupes qui arrivaient. Eux ils avaient des couleurs. Ils semblaient avoir marché longtemps mais pas trop fatigués. Deux se sont approché pour s'enduire de crème. Ils parlaient des petits chemins qu'ils avaient pris, pensant parfois s'être perdus, des partages qu'ils avaient eu dans leur groupe et du paysage.


Après un instant où ils se sont tous rassemblés pour chanter et parler, une jeune fille s'est approchée de nous, nous a déplacé un peu, maman et moi, et a posé des paquets de couleur à coté. D'autres jeunes sont arrivés, dix, quinze, vingt peut-être. Un sacré brouhaha. La jeune fille commençait à leur expliuqer ce qu'ils allaient faire. Ce qu'ils allaient ME faire ! J'avais un peu peur.

Moi, ils m'enduisaient de pate collante, ça chatouillait. Puis ils me collait des tissus dessus, je reprenais des couleurs.
Ils ont soudain tout arrêté ! quatre mains m'ont déposé sur une barrière. De là je voyais tout ! Les hommes en blanc, les jeunes et leurs parents. Une célébration en plein air, c'était beau. Ils sont venus nous rechercher, maman et moi, pour nous amener, derrière les drapeaux des paroisses, une carte et des chaussures de randonnée et devant le pain et le vin, vers la table qui venait d'être fabriquée. Le bois chantait encore de sa joie d'être autel. Maman aussi souriait, elle était heureuse d'être là.

Enfin, ils nous ont replacé devant et ils ont mis une grosse lumière qui m'éblouissait derrière nous. Je sentais bien que j'étais beau avec toutes ces couleurs qu'ils avaient mélangées cette après-midi. Ils priaient pour se dire au revoir.
Toute l'après-midi le vent a soufflé et a bousculé les idées des jeunes qui étaient là. Je crois que c'est mon ami Saint-Esprit qui était là !
Photos de Valérie Mametz & Caroline Vandesteene (Vitrail)
quelques sourires de Marcelle, Marina et Hélène...
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A travers Champs - 30 mai 09 |