A - D - O - R - E comme... (Belval, Episode 2)

Dimanche 5 avril 2009 – 07h00

Même pour aller en cours je ne me lève pas aussi tôt, faut vraiment être folle ! En même temps, les cloches t’appellent avec tellement d’insistance que les yeux pas tout à fait ouvert, je suis allée vers l’église.

Y’avait pas mal de garçons. Faut dire, c’est normal, ils dormaient juste sous les cloches.

C’est les laudes, premier office de la journée, ça vient de « louer » et c’est vrai que les psaumes choisis louent le Seigneur, j’offre ma journée à Dieu, encore un truc qui ne m’était pas arrivé jusqu’à présent…

Dimanche 5 avril 2009 – 08h02

Florence sort de la chambre, appareil photo à la main et croise Amélie.

FLORENCE : je vais prendre en photo le réveil !

AMELIE : Mais, Florence, ils sont déjà tous en train d’attendre pour prendre leur petit déjeuner !

Dimanche 5 avril 2009 – 8h37

De mémoire de sœur on n’a pas dû voir ça souvent, les moineaux se sont certainement effarouchés en entendant Cascada hurler son Miracle sur des airs de disco dignes du Kes West. C’aurait pu être un dérouillage à la scout, avec pompes, abdos et autres réjouissances, ce fut une leçon de danse active et réveillante !

Dimanche 5 avril 2009 – 09h25

Tous les bagages sont prêts et descendus dans la grande salle. Il reste encore toute une journée, mais on sent la fin proche…

Sœur Marie-Rose (elle me fait penser à Mamie Rose dans le livre d’Eric Emmanuel Schmitt, « Oscar et la Dame Rose », elle a toujours le sourire !) est la mère supérieure. Moi je pensais que c’était austère une mère supérieure, comme dans les films, celle qui gronde les jeunes sœurs qui ont fait des bêtises avec la 2-chevaux. En fait elle est super enthousiaste, elle aime beaucoup notre fresque et nos croix…

Nous, on s’inquiète beaucoup de leur silence : vivent-elles vraiment en silence tout le temps. Elle a un sourire en disant qu’elles ne sont pas muettes, qu’elles sont économes de leurs paroles, qu’elles parlent pour les choses importantes. Je comprends que le silence les aide à prier, à se recueillir. Elle parle d’écouter les oiseaux, le vent dans les arbres dans le bois, juste à coté… C’est vrai que le silence, c’est pas mon fort.

Et elle prie sœur Marie-Rose. Elle dit qu’elles portent le monde, comme chacun de nous nous portons le monde, dans nos prières, dans nos actes… J’y avais jamais pensé !

Vu que les téléphones portables ils captent pas ici, nous on pense qu’elles sont un peu coupées du monde. Elle nous a tout de suite arrêtés en nous expliquant qu’elles étaient au cœur du monde ! Et très bien informées. Elles lisaient les journaux, et que c’était un ordre mondial, que les autres sœurs qui vivaient loin leur envoyait des mails. "Toutes les nouvelles sont souvent mises sur un pied d’égalité, la dernière catastrophe comme les dernières frasques d’un people à la mode… Nous essayons de voir ce qui est important dans l’actualité et ce qui l’est moins." A ce moment-là son téléphone à sonné…

Pas vraiment coupées du monde, en fait…

Dimanche 5 avril 2009 – 10h55

Beaucoup de paroissiens, d’habitués, nous ont rejoints pour la messe des Rameaux, l’entrée de Jésus à Jérusalem. En procession, rameaux à la main, nous entrons dans l’église. L’un d’entre nous lit la première lecture, d’autres se préparent pour la procession des oblats, nous lisons la prière universelle. Sœur Claire a un grand sourire, les sœurs qui vivent la messe depuis l’infirmerie, au dessus de l’église, sont aussi très heureuses de voir des jeunes !

Dimanche 5 avril 2009 – 13h19

Temps libre, c’est un des premiers vrai temps libre depuis le début. Un groupe s’est chargé de la vaisselle, les autres ont rangé les salles que nous avons utilisés, puis nous sommes allé taper dans le ballon. Ca a commencé par un foot…

Quand les gars on commencé à prendre le ballon à la main et que ça s’est transformé en sioule j’ai préféré me retirer prudemment. On ne sait jamais… Y’avait d’autres filles qui restaient là mais moi je n’y tenais pas trop.

Heureusement les animateurs sont arrivé, on lancé deux ballons de baudruche en l’air et on a commencé un autre jeu. Nous avons couru à travers le champ pour déposer des parts de tartes d’un endroit à l’autre…

Un peu d’exercice ne fait pas de mal !

Dimanche 5 avril 2009 – 15h30

Un prêtre nous a rejoints. Pendant ces deux jours nous avons vécu beaucoup de prière, de silence, de temps pour soi, seul. Il nous parle de Pierre, qui dit trois fois à Jésus "Je t’aime", en réponse aux trois fois où, le matin, il avait dit qu’il ne connaissait pas Jésus. Jésus le pardonne pour sa trahison. C’est assez fort, je sais pas si moi je pourrais… C’est pas facile de pardonner. On a tous des choses qu’on porte qui sont lourdes.

Pendant ce week-end j’ai parcouru un sacré bout de chemin, qui m’a mené jusqu’au sacrement de réconciliation, je me suis sentie apaisée, un peu comme si je m’étais abandonnée dans les bras de Dieu et qu’il m’avait portée…

C’est ce que nous a dit Jade avant de rentrer chez nous…

"Fais de ton mieux. Tu sais : le mal on le fait si bien et le bien on le fait si mal… Oui, fais de ton mieux ! Et quand tu auras fait tout ce qu’il t’est possible de faire, n’oublie pas de lâcher prise, et de t’abandonner à la volonté de Dieu. Parce que si tu n’as pas la foi, la vraie, eh bien tes rêves seront emportés comme des feuilles mortes au premier souffle de vent.

Un jour dieu viendra visiter ton jardin secret, et il te demandera : « Qu’as-tu fait de ton talent ? » Alors, ce serait bien de pouvoir te retourner avec un grand sourire, et de lui montrer tout ce que tu as fait dans ta vie avec amour : « Voici Seigneur ! » Et il verra, Dieu, toutes les petites graines que tu as plantées, que tu as entretenues, qui sont devenues petites pousses, puis arbres, fleurs et fruits. Alors, il se tournera vers toi, et je suis prêt à te parier qu’il dira lui aussi : « Tu es un sacré bout d’chou, toi ! »

un montage fait par Mélanie en cliquant ici

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