Vendredi Saint

Publié le 21 Mars 2008

d'après le site "retraite dans la ville" des Dominicains de Lille

 

Vendredi-Saint.jpgParole de Dieu

Jésus sortit, portant sa croix, et vint au lieu dit du Crâne – ce qui se dit en hébreu Golgotha – où ils le crucifièrent et avec lui deux autres : un de chaque côté et, au milieu, Jésus.
Évangile de Jean 19,17-18  
 
 
 Pour méditer
 
 
 Jésus en sa passion : les premières générations de Chrétiens ont reconnu en lui le serviteur souffrant dont parle le prophète Isaïe (Is 52,13–53,12) : méprisé, humilié, portant cependant les péchés de tous. Les paroles d'Isaïe sont en attente de Jésus et Jésus leur correspond enfin. Il donne aussi leur sens à tous les serviteurs souffrants dont l'histoire n'a pas retenu le nom.

Depuis toujours, dans un monde livré aux jeux du pouvoir, de l'avoir, du savoir, il y a des hommes et des femmes qui vivent autrement. Ce n'est pas qu'ils fassent moins d'erreurs que les autres ou soient plus doués. Mais ils savent que la vie vient de plus loin que nous. Ils savent que les personnes ne sont pas des articles de supermarché que l'on jette quand ils ne paraissent plus utiles. Ils savent qu'une personne est une réalité sacrée, ils ne voudraient pour rien au monde dominer quelqu'un d'autre, empiéter sur sa vie, lui faire violence.
Ces gens-là, ce sont des serviteurs : ils servent la vie qui vient de plus loin que nous. Ils ne mettent pas la main sur les autres. Ils ne se prennent jamais pour le centre du monde : ils savent qu'il y a d'autres personnes autour d'eux dont la vie importe. Ils réagissent vivement dès que la vie est bafouée, dès qu'une personne est humiliée. Ils se font entendre et ils risquent gros.

Leur manière de faire finit par les rendre bizarres, suspects, à bien des gens de leur entourage. Il est vrai que, quand on voit ce que ces serviteurs font, cela paraît souvent fou, déplacé pour les gens convenables. Souvenons-nous de Marie à Béthanie il y a quelques jours qui baignait d'un parfum précieux les pieds de Jésus.

Cela veut-il dire que le vrai serviteur reste isolé, qu'il agit individuellement au milieu d'un monde avec lequel il aurait finalement peu de rapports ? Non, pas du tout. Il est tout à fait solidaire de son entourage qui le raille. Il appartient à un peuple qu'il ne trahit pas. Par le Christ, en lui, avec lui, le serviteur, la servante assument la dure réalité de ce monde pour qu'elle soit enfin rejointe par la vie. Ils servent le monde qui les méprise, pour que la vie s'implante dans ce monde, pour que la vie le submerge. 
 
 

Rédigé par Fañch

Publié dans #Le coin Prière

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