« Quand je serai grand, je serai un héros, je rendrai tout le monde heureux, je
soignerai tous ceux qui sont malades et j’établirai la justice et la paix dans le monde entier ! »
Reconnaissons-le, quand un enfant exprime ses rêves, cela nous fait sourire. Quand le super héros d’une production
cinématographique à effets spéciaux se déchaîne, c’est souvent distrayant. Mais enfin, si un vrai héros pouvait se montrer, nous serions malgré tout
heureux et soulagés !
Cette attente d’un héros ne date pas d’hier. Les disciples de Jésus étaient dans la même situation que nous. Eux cependant,
ils ont eu de bonnes raisons de croire que Jésus était celui qu’ils attendaient. Dans sa transfiguration, le voilà revêtu d’un habit éclatant de lumière et
discutant avec deux grandes figures ancestrales de l’histoire d’Israël : Moïse et Élie. Scène mythique où Dieu jette dans le décor des effets
surnaturels.
Alors pourquoi les disciples qui ont vu Jésus transfiguré étaient-ils « accablés de sommeil ? » (*) . À leur
place, nous aurions été pris d’une grande excitation !
Moïse et Élie font partie des grands personnages de l’histoire d’Israël. Grâce à eux, nous comprenons cette histoire dont
nous sommes les héritiers. Elle n’est pas vraiment marquée par des héros. Mais elle est plutôt jalonnée d’hommes et de femmes qui, dans des expériences
souvent douloureuses, ont reçu à chaque fois une promesse divine.
Rappelez-vous ! Le père de la promesse est Abraham. Âgé et sans enfant, Dieu lui promet contre toute évidence une
descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel. Partant alors de son fils Isaac, cette promesse s’est transmise de génération en
génération.
Moïse, qui semblait condamné dès sa naissance en étant abandonné par sa mère sur un fleuve, a finalement été sauvé des eaux.
Alors qu’il bégayait, Dieu lui a promis d’être sa bouche pour transmettre à tout le peuple d’Israël sa parole.
Enfin, quand la reine Jézabel menaça de mort Élie qui lui reprochait d’adorer des faux dieux, celui-ci partit au désert et,
découragé, demanda la mort. Alors un ange du Dieu d’Israël vint le nourrir pour qu’il puisse continuer d’être son prophète.
Avec Moïse et Élie autour de lui, Jésus avait sans doute les moyens d’impressionner les disciples par sa puissance. Mais ce
qu’il vient révéler dans sa transfiguration, c’est son départ qu’il allait accomplir à Jérusalem. Les disciples avaient fondé beaucoup d’espoir sur lui.
Ils l’auraient bien mis en avant comme leur héros et leur chef. Mais Jésus va se retrouver défiguré sur la croix. Cela a de quoi les accabler de
sommeil.
Pourtant, ils ont été témoins de la parole du Père, qui proclame dans la nuée :« Celui-ci est mon fils que j’ai choisi,
écoutez-le ! » (**). Jésus n’est pas un héros comme les autres. Ce n’est pas un demi-dieu. Il est Fils de Dieu. Suivons-le pour comprendre la promesse
que le Père nous donne en héritage.
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