Clins-Dieu

Publié le 13 Mars 2009

Du livre Jade et les mystères de la vie de François Garagnon

 

Donc je venais de comprendre quelque chose de bigrement important :  les vérités cachées, ça n’existe pas. Les vérités ne se cachent pas. C’est noter étrange cécité qui nous empêche de les percevoir… Raison de plus pour faire attention aux Clins Dieu !

Il venait de m’ouvrir les yeux ! Parce que ça révolutionnait complètement ma manière de prier, cette découverte là ! Habituellement, quand on prie, on demande à Dieu plein de trucs, qu’on croit bons sur le moment. Mais puisqu’on est aveugle, comment peut-on savoir si ce sera toujours bon, plus tard ? On fait des choix, on prie pour que ça marche, et ça échoue. Alors on a une crise de foi et on se dit : « Si Dieu existait, eh bien il y aurait une justice ! » C’est drôle, dès qu’on a quelque chose à reprocher à Dieu, dès qu’il fait pas ce qu’on lui a demandé de faire, on se venge en lui disant qu’il n’existe pas ! Tu parles, Dieu, il rit comme un beau diable !

D’ailleurs, je suis sûr que si Dieu faisait notre volonté, ce serait catastrophique ! Il réaliserait tous nos caprices, et on s’apercevrait plus tard qu’on s’est trompé. Alors on se tournerait vers Dieu, et on lui dirait : « Pourquoi tu m’as laissé faire ça ? » Donc il vaut mieux s’abandonner à la volonté de Dieu, rien désirer d’autre que ce qu’il veut lui. Tout le reste c’est de l’orgueil, de la vanité et de l’aveuglement. Quand je prie maintenant je demande plus rien à Dieu. Qu’est-ce que je pourrais lui demander puisque je suis aveugle, et que je ne sais pas ce qui est bien et mal ? Ce qui est bien aujourd’hui, demain je peux m’apercevoir que c’est mal. Alors ? Alors ma prière, elle tient en cinq mots, qui ne changent jamais : « Que ta volonté soit faite. » Dieu merci… Merci, Dieu !

Les clins-Dieu, au début je n’arrivais pas bien à les reconnaître. Moi, je croyais que Dieu, il était rien que dans des choses sacrées, qu’on le rencontrait que dans du solennel, comme à la messe le dimanche. Eh bien, pas du tout ! Dieu, il est partout. Pour la bonne raison que c’est lui qui a fabriqué le monde entier. Il est dans l’eau qui coule, dans l’oiseau qui chante, dans la sueur des hommes, et dans le cœur qui donne. Même les p’tits riens, si on les fait avec l’élan du dedans, ils sont divins ! Les sandwiches que je maman me prépare, par exemple, ce n’est pas rien que du pain avec du jambon au milieu. Elle met de la tendresse dedans, elle pense que son p’tit bout d’chou, il sera drôlement content de mordre dans le sandwich quand il aura faim. Et c’est vrai que le sandwich, alors, il est divin ! Il y a aussi les bonbons que maman glisse dans ma poche : ils sont délicieusement sucrés, ils ont tellement la saveur de la tendresse ,que pour moi ce sont des bonbons-Dieu ! C’est comme si le petit Jésus vous descendait dans la gorge en culotte de velours…. Ca me fait fondre à chaque fois.

Donc Dieu, il est responsable de toute la Création, on dit même que c’est le grand architecte. Autant vous dire que c’est quelqu’un ! D’ailleurs si vous n’êtes pas content, en tant que locataire de passage, vous n’avez qu’à dire : « Appelez-moi le propriétaire ! » Dieu arrivera dans la seconde et demandera : « C’est à quel sujet ? »

Il voudrait que tout le monde soit content, Dieu, sur la Terre des hommes. Seulement les gens, quand ça va pas, y-z-osent pas lui faire signe. Ils se disent : « Dieu, il a pas que ça à faire !» Eh bien si, justement, c’est son grand plaisir, être là dès qu’on a besoin de lui, répondre toujours présent, mais à condition qu’on l’appelle parce que il ne veut pas forcer notre porte. Alors faites-lui plaisir : demandez-lui service ! Ca m’arrive souvent à moi. Je l’invite dans mon fort intérieur. Dès qu’il et entré, hop ! je lève le pont-levis, et on discute rien que tous les deux. Il me donne des conseils pour cultiver mon jardin intérieur, il me dit comment il faut s’y prendre pour que mes fleurs s’épanouissent, pour que mes arbres donnent pleins de fruits, et pour que mes racines elles aillent profond-profond. Parfois, il se fait un peu prier, il faut attendre vingt-quatre, quarante-huit heures, mais il finit toujours par arriver. Il répond pas toujours du tac-au-tac, il joue pas le malin, d’ailleurs je vais vous dire : il répond pas avec des réponses, mais il répond avec des questions. Il ne dit jamais : « Fais ceci, fais cela », il prend la voix de la conscience pour dire : « Est-ce que tu ne crois pas que… » Comme ça, vous avez l’impression d’être libre tout en faisant la volonté de Dieu… Voilà voilà.

Dieu c’est comme un papa. Il a l’air sévère, comme ça, difficile à aborder, on a toujours l’impression qu’il a autre chose à faire, des choses sérieuses, importantes, et puis on s’aperçoit qu’il a tout plein de tendresse dans le dedans de lui, et même s’il veut pas trop le montrer, eh bien il est drôlement fier de ses z-enfants…

Rédigé par Jade - par F. Garagnon

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article