Publié le 21 Avril 2010
Publié le 16 Avril 2010
Publié le 15 Avril 2010
Cher père Castor,
Comment vas-tu ?
L'autre jour, au caté, nous avons discuté des miracles de Jésus. C'est qu'il en a fait plein et que moi j'aimerais bien qu'il vienne pour multiplier les brioches de mon goûter, maman elle ne m'autorise à en prendre qu'une... C'est pas juste. Et puis il y a Pauline elle a dit que ce n'était pas possible, que comme la Création bah ça pouvait pas s'être passé comme ça. La maîtresse de caté alors elle nous a dit que c'était des images, des symboles (je n'ai pas bien compris.) Moi, j'étais tout bizarre parce que je croyais que c'était vrai. Quand j'en ai parlé à maman elle m'a dit de demander à papa. Et papa il m'a dit qu'il pouvait pas me répondre parce qu'il fallait qu'il replante ses tomates. De toute façon, avec les parents, c'est toujours comme ça quand ils ne veulent pas répondre à quelque chose...
Et toi tu en penses quoi ? Il a vraiment fait des miracles hein Jésus ? Ce qu'il y a dans l'histoire de la vie de
Jésus ce n'est pas que des histoires pour endormir les enfants ?
J'attends ta réponse très vite...
Paul
Cher Paul,
Merci de tes nouvelles, ça me fait bien plaisir...
Ah, les miracles, ils ont dérangé bien du monde. Même au temps de Jésus, les prêtres, les autorités n'aimaient pas trop cela. En plus il prenait un malin plaisir à faire des miracles le jour du Sabbat, un jour ou normalement tu ne dois rien faire que prier Dieu. Comme ça, au moins, tout le monde pouvaient voir les miracles...
Mais finalement, est-ce si important ? Du point de vue de la foi, les miracles sont vrais... Qu'est-ce que ça veut dire ? Que si tu ne crois pas vraiment, eh bien tu ne croiras pas aux miracles. Si, à Lourdes, ou autre part, un malade que les plus grands médecins avaient dit qu'on ne pouvait pas le guérir, retrouve la santé, le médecin dira que c'est incompréhensible, le croyant dira que c'est un miracle. Question de foi...
Beaucoup ont voulu comparer les Evangiles, l'histoire de Jésus avec l'Histoire. Et quand ils pensaient avoir trouvé la faille, des croyants montrent que les Evangiles, c'est crédible. Beaucoup de faits sont bien entendu historiques, d'autres moins. On ne raconte pas une histoire, mais c'est un témoignage. Dans les Evangiles, tu peux lire ce qu'on vu de leurs yeux, entendu de leurs, oreilles, goûter, senti les apôtres. Ils sont témoins de l'œuvre de Jésus.
Si on te demande de parler des tes dernières vacances à la plage avec tes parents et ton frère, tu diras peut-être que la mer était froide (normal, ce devait être en Bretagne, non ?), tu parleras du restaurant de l'hôtel ou du voyage qui était très long... Si on demande à ton frère de raconter, il parlera peut-être lui, des baignades qu'il a adorées avec ses amis, des repas qui étaient trop compliqués et longs... Quelqu'un qui vous écoute trouverait que des choses ne sont pas très cohérentes.
Pour les Evangiles, c'est un peu pareil. En comparant les quatre, tu trouveras des contradictions, et c'est ce qui justement les rend vrai. Les Evangélistes ne nous racontent pas Jésus roulant la pierre pour sortir du tombeau. Ce serait tellement plus spectaculaire. Mais ils ne l'ont pas vu. Alors ils nous décrivent le linceul plié et le tombeau vide.
Certains miracles peuvent avoir plusieurs "niveaux de lecture", l'un historique et l'autre symbolique. Lorsque Pierre pêche 153 poissons alors que Jésus lui demande de jeter son filet, il n'est pas sûr que ce soit réellement 153 poissons. Un poisson, ça glisse, et il se peut que l'on se soit trompé dans le comptage. Mais le filet de Pierre, qui bâtira l'Eglise, est assez grand pour contenir tout l'univers, il peut représenter le royaume de Dieu.
Chez Jean, Jésus guérit un aveugle. Comment comprends-tu ce miracle? L'aveugle a certainement retrouvé la vue, mais, plus important encore, lorsqu'il voit Jésus, l'aveugle croit. Jésus nous guérit nous aussi quand on ne voit pas bien les choses, que nous sommes un peu aveugle... Et cette lecture nous parle certainement plus à nous que la première.
Et la Création me demanderas-tu ?
Un astronome célèbre demanda un jour à sa femme si, en lançant tous les ingrédients dans l'espace, ils pourraient se rencontrer pour produire une salade comme celle qu'il mangeait. Et la femme répondit "Sûrement pas aussi bonne". Eh bien c'est pareil, tout était dans l'univers, mais le hasard seul aurait-il pu créer un monde aussi riche et complexe ?
Mon explication est peut-être un peu compliquée, non ?
Je te souhaite une bonne semaine.
A bientôt
Père Castor
Les autres lettres de Paul au père Castor :
D'après une question d'une jeune, une discussion avec un frère de Taizé et l'aide du Père Pierre Trevet et de son livre "Paraboles d'un curé de Campagne"
Publié le 13 Avril 2010
Publié le 12 Avril 2010
Lundi, 17h, une centaine de jeunes arborant un magnifique (note du rédacteur) foulard orange descendent des bus et se dirigent vers une des deux tentes blanches au centre de
la colline.
Après le briefing d’accueil les garçons et les filles se dirigent vers leurs lieux de repos respectifs. Alors que certains sont heureux de retrouver la colline et Taizé, les autres la découvrent avec stupéfaction, calme ou bonheur.
Puis vint le premier repas, la première prière… Ces fameuses prières qui font la particularité de Taizé. Les jeunes et les moins jeunes chantent dans toutes les langues, écoutent la parole de Dieu, font silence… Ces temps de silence qui permettent de se retrouver seul parmi la foule et qui rythmèrent leur semaine.
Par ailleurs, chaque matin, après le petit déjeuner (très consistant (un pain, un thé, un beurre et deux barres de chocolat noir) lol) nous nous retrouvons pour assister à une introduction biblique (c'est-à-dire une relecture et une analyse d’un passage de la Bible avec un frère) qui sera au centre du moment de partage qui suivra. Ainsi, des groupes d’en moyennes 12 jeunes, totalement francophones ou internationaux, échangerons leurs idées, opinions, leur foi…
Martin raconte…
Ces temps de partage ont été des moments de ressourcement spirituel, qui nous apportaient beaucoup pour la vie de tous les jours. A travers les Evangiles nous avons pu participer à différents jeux et nous remettre en question.
L’après-midi, à nouveau les jeunes se retrouvent dans leur groupe soit pour faire un work (laver les toilettes entre autre) soit pour faire des jeux afin de mieux se connaître, ou encore un nouvel échange sur un thème donné.
Mégane et Simon racontent…
Nous avons passé différents types d’après-midi. Premièrement, la plupart étaient basées sur le partage à propos de l’introduction biblique de la matinée. Deuxièmement l’une était fondée sur la participation aux « community works » (« travaux de communauté » pour les pas-bilingues.) Nous avons donc fait partie de la « clean team » (= nettoyage des chiottes absolument immondes) Malgré nos réticences du départ nous avons bien ri avec les autres membres de notre petit groupe. Troisièmement et dernièrement, il y a l’après-midi « on ne fait rien », donc glandage, repos à la source.
Des carrefours divers et variés étaient proposés en fin d’après-midi, à propos de la vocation ou de sciences et foi par exemple…
Dans la semaine, les jeunes du diocèse d’Arras se sont réunis deux fois. La première avait pour but de mieux se connaître par une promenade suivie d’un petit échange en groupe. Lors de la deuxième rencontre, nous avons fait un petit bilan de notre semaine à Taizé, et de ce que nous voulions ramener dans les nos doyennés puis d’un échange avec frère Andrazj (hongrois) qui parle plusieurs langues… mais une seule à la fois. Nous avons pu lui poser toute sorte de question sur sa vie en communauté, sur l’appel de Dieu…
Le mercredi et le vendredi, vers 17h45, ceux qui le désiraient pouvaient assister à des carrefours qui traitaient de différents sujets, comme les choix, la trinité ou la vocation par exemple…
Anne-France raconte…
Nous avons lu des témoignages de trois personnes qui devaient faire des choix pour leur vie. L’un devait s’orienter pour son travail, son père l’incitait fortement dans une voie, il en préférait une autre ; les deux autres étaient des filles qui n’arrivaient pas à choisir entre tous leurs désirs. Après une heure de réflexion, nous en avons déduit que pour faire un bon choix il fallait faire attention aux circonstances et être soi-même.
Adélaïde raconte…
Au tout départ, ça ne me disait vraiment rien, car le titre « vocation » ne m’inspirait pas. Je pensais que ça parlerait de la vocation de prêtre alors que c’était la vocation en général. La chose essentielle que j’ai retenue, c’est d’être authentique, soi-même et de ne pas jouer quelqu’un d’autre.
Benoît raconte…
Je suis arrivé au carrefour avec l’idée d’un simple témoignage. J’ai été agréablement surpris de voir que le frère parlait de toute sorte de vocations, au-delà de la vocation religieuse. La façon, pour le frère, de se mettre proche des auditeurs m’a permis de me sentir à l’aise et de comprendre plus facilement. Ce qui m’a paru ressortir du carrefour, c’est le fait de devoir être soi-même et de ne pas forcer le destin. « Dieu a un plan pour chacun de nous. »
Enfin, le vendredi et le samedi, la prière du soir fut différente. En effet, le vendredi, à la fin de la messe la crois était posée au sol et nous pouvions venir l’adorer, poser son front dessus. Nous confiions ainsi nos fardeaux à Dieu.
Le samedi, chacun de nous avait un cierge. Des enfants ont allumé le leur au cierge pascal, et ont ensuite propagé la lumière à chacune des personnes présentes, illuminant ainsi l’église d’une intense lumière.
François raconte…
On m’a dit que j’avais le regard émerveillé d’un enfant de cinq ans, un sourire jusqu’aux oreilles lors de cette prière. Mais c’est tellement beau cette flamme, toute petite, toute fragile qui pourtant nous éclaire autant… Je crois que cette célébration nous parle beaucoup de l’amour de Dieu et de la force de notre foi lorsque nous la vivons en communauté.
Et la semaine se termina, riche en émotions, en joie, par une dernière messe…
Sans aucun doute, cette semaine restera gravée dans les mémoires de chacun d’entre nous !