Publié le 29 Janvier 2010



IMGP0055Voilà ce que nous nous sommes posé comme question lors de cette rencontre. Le thème général de cette soirée était le drame en Haïti. Ce thème a dérivé vers des drames qui nous arrivaient à nous. On a fait un dialogue muet sur un tableau.

IMGP0056Bonne nouvelle !
L'équipe se renforce et on a accueilli Emilie ! Elle est la bienvenue comme toutes les personnes qui viennent ici.
Cette soirée m'a permis de réfléchir face à un tel drame et me dire "qu'est-ce que je ferai, moi ?"

Et Dieu, dans tout ça ?
IMGP0064Cela nous a permis de vraiment nous rendre compte que l'on a vraiment besoin de Lui dans des circonstances comme Haïti, mais aussi tous les jours dans nos vies.

Et nous, dans nos vies, quelles sont nos difficultés ?
C'est par exemple quand un de nos proches décède ou qu'il est atteint d'une maladie grave. Il faut essayer d'y faire face avec courage.

Et le repas de ce soir ?
Nous faisons bol de riz, on mangera simple et enverrons tout l'argent pour Haïti. Nous avons récolté 60€.
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Le texte de la prière :
"Dieu, quelquefois, j'aimerais aux moments durs, aux jours de peine, que tu me changes la vie d'un seul coup, par magie.
Mais tu es patient, discret, tu fais du bien en secret
Tu nous donnes ton Esprit.
Il est léger comme un souffle, mais il est Ta force.
Il nous aide à tenir bon, à notre façon, si nous le voulons.
Par Lui, Tu es avec nous, tu prends soin de nous, Toi, notre Dieu."

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Rédigé par Amélie, Steeve et Isabelle

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Publié le 29 Janvier 2010

Joyeux anniversaire Florence

La plus dynamique, la plus sympa, la plus tout...
laissez des petits commentaires sympas !

 

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Rédigé par AEP Saint-O

Publié dans #Souvenirs... Souvenirs...

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Publié le 29 Janvier 2010

nous poussons la porte de la Cathédrale et surprise la table est dréssée : sur l'autel se trouvent le calice, les hosties, les burettes,  la croix. Tout est pret pour l'eucharistie, on attend les invités du repas. Ensemble notre équipe se souvient de ce que cela veut dire communier, recevoir l'hostie : c'est se nourrir de sa parole et la laisser travailler en nous.
nous continuons nos découvertes ; tient regardez cette dalle, elle date de l'époque du moyen âge et représente la crêche.
arrivé à la chapelle de la vierge Marie, nous regardons les vitraux qui en image nous parlent de la vie de Marie, des imprévus et des difficultés que Marie a traversée : la fuite en Egypte avec Joseph et son bébé Jésus pour échaper à la méchanceté d'Hérode et ses joies partagées avec Elizabeth sa cousine qui attendait elle aussi un enfant : Jean-baptiste. Dans cette chapelle nous prions et confions à Marie les personnes qui sont à Haïti, qu'elle les aide chaque jour et leur redonne espérance.
en continuant notre visite de la cathédrale nous nous arrêtons devant un baptistère : à la dernière rencontre nous avions beaucoup parlé du baptême. Il y a aussi des confessionnaux et la statue du curé d'Ars  : beaucoup de personnes venaient dans sa paroisse pour se faire confesser, il savait écouter les hommes et leurs donner le pardon et la paix de Dieu.
après nous avons aussi essayé de deviner le nom de certaines statues comme celle de St-Paul et Thérèse de Lisieux.

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Rédigé par Nina et Marie

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Publié le 29 Janvier 2010

Le groupe biz’art forme un cercle devant la sous-préfecture et se met à frapper des mains, les jeunes disent un chiffre à tour de rôle. Encore plus étrange, Margaux et Pierre lèvent ou baissent leur bras tour à tour : mais que font ils ? Un jeu évidement … notre équipe cherche tout simplement  à savoir combien il y a d’habitants à St-Omer aujourd’hui.

Et après nous devons aussi trouver la date du baptême de Clovis et parler des Morins qui habitaient dans la région à cette époque. Cela nous fait penser que certains parmi nous sont au collège de la Morinie … nous comprenons tous mieux d’où vient ce nom et pourquoi aussi les chrétiens de Saint-Omer ont appelé leur paroisse : paroisse de la Morinie. Nous sommes attroupés devant la sous-préfecture mais nous ne tenons pas en place car il fait froid ce matin, alors en marche jusque l’abbaye St-Bertin. Au pied de la statue d’Audomar nous observons ce personnage : et nos animateurs nous expliquent ce qu’il a fait avec d’autres moines.

On  fait alors une frise pour placer les évènements de l’histoire des chrétiens de St-Omer : les Morins, Clovis, la construction de l’abbaye, les moines copistes jusqu’à l’arrivée de l’imprimerie, la chapelle notre Dame qui devient une cathédrale quand la ville de Thérouanne est détruite en 1553.

Puis nous rentrons à l’aumônerie en passant devant le collège St-Bertin qui avait des professeurs Jésuites.

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Rédigé par AEP Saint-O

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Publié le 18 Janvier 2010

Ce matin notre invité était Mr Michel Eyzope. Bénévole de l'association Raoul Follereau il est venu nous présenté une vidéo sur les ravages que fait encore la maladie de la lèpre dans les pays chauds. mais comment attrape t-on cette maladie?C'est une bactérie qui se transmet par les voies respiratoires. On sait que quelqu'un a la lèpre quand des taches noires apparaissent sur la peau.janvier 004
comment peux-t-on se battre contre cette maladie? il existe depuis 1981 un médicament qui doit être pris entre 6 et 12 mois pour que la personne soit complètement guerri mais malheureusement il n'est pas toujours possible de donner les médicaments aux personnes qui sont loins d'un centre de soin. Alors l'association a par exemple créée des dispensaires où les religieuses et bénévoles accueillent des enfants pendant 6 mois ou plus et donne tous les jours le médicament en surveillant bien que chaque enfant l'ai mis dans sa bouche. alors avant le repas à la file indienne et la distribution commence!!!
Raoul Follereau, un journaliste et avocat du 20ème siècle a découvert par hasard alors qu'il était tombé en panne d'essence dans le désert et qu'il cherchait de l'essence un groupe de lépreux. Bouleversé de la souffrance et de l'exclusion de ces hommes, femmes et enfants. Il a depuis cette rencontre consacré sa vie avec sa femme Madeleine à la cause des lépreux. Raoul follereau a participé a de nombreuses conférences à travers le monde pour dire que nous ne pouvions par être indifférent à la maladie de nos frères lèpreux. Voisi quelques uns de ces messages " vivre c'est aider à vivre" , " La civilisation, c’est le désir patient, passionné, obstiné, qu’il y ait sur la terre moins d’injustices, moins de douleurs, moins de malheurs".
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Raoul Follereau a surement gagné sa bataille contre l'indifférence puisque tous les ans à lieu une journée mondiale pour les lépreux et nous les jeunes de l'aumônerie nous allons y prendre part en envoyant une équipe de quêteurs à la sortie de plusieurs magasins de St-Omer, St-Martin au Laërt et Eperlecques. le samedi 30 janvier 2010.

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Rédigé par AEP Saint-O

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Publié le 16 Janvier 2010

Il était une fois sur une montagne, trois petits arbres qui discutaient de ce qu’ils feraient quand ils seraient devenus grands.
Et chacun de dire ses rêves et ses projets.
Le premier petit arbre émerveillé par les étoiles et la lune disait : Moi, quand je serai grand, je voudrais qu’on me transforme en coffre à trésor et qu’on me remplisse d’or, d’argent, de bijoux et de toutes les plus belles pierres précieuses du monde.
Le deuxième petit arbre qui aimait à regarder scintiller sous la lune les eaux claires de la rivière avant qu’elle ne se jette au loin dans les vagues d’écume de la mer disait : Moi, quand je serai grand, je voudrais qu’on me transforme en un formidable trois-mâts commandé par un vaillant capitaine ou un prince puissant pour pouvoir me battre avec
toutes les tempêtes et affronter tous les océans du monde.
Le troisième petit arbre se plaisait à regarder les lumières du village, lumières orangées des réverbères qui scintillaient dans les yeux des amoureux, lumières plus mystérieuses des bougies qui brillaient dans les yeux des enfants aux jours de fête : Moi, quand je serai grand, je voudrais être encore plus grand que grand et tellement
grand que chaque fois que l’on me regardera, on sera obligé de lever les yeux très haut et comme cela, on pensera à Dieu.

Le vent du nord poussa le vent du sud. Des feuilles d’or firent place à des bourgeons satinés.
Le temps s’écoula longtemps au grand sablier de la montagne, au murmure des sources, aux clapotis des ruisseaux. Les printemps succédèrent aux hivers, puis laissèrent la place aux étés.
Les trois petits arbres avaient changé, pris de la force, de la stature, un tronc vigoureux, des branches et des branchages.

Un matin d’automne, un matin de brouillard, des voix résonnèrent sur le sentier, accompagnées par les sabots trottinant des petits ânes. Les oiseaux firent silence…
Les arbres se mirent à trembler de toutes leurs feuilles… Trois bûcherons s’approchèrent des arbres.

Le premier bûcheron regardant le premier arbre le déclara parfait et à grand coup de hache le fit tomber sur le sentier.
Le deuxième bûcheron voyant le deuxième arbre le trouva vigoureux et à grands coups de hache le coucha sur le sol boueux.
Le troisième bûcheron se chargea du troisième arbre et à grands coups de hache il le fit culbuter dans l’allée.

Les trois arbres gisaient maintenant sur le flanc de la montagne.
Chacun sous son écorce imaginait la suite de son destin. Les bûcherons attelèrent les petits ânes. La descente vers la vallée fut longue et périlleuse.

Le premier arbre allait enfin pouvoir vivre le rêve de sa vie. Il se retrouverait bientôt dans la bonne odeur de colle et de copeaux de bois de l’atelier du menuisier. Mais il ne savait pas encore que dans les commandes du jour ne figurait pas le moindre coffre à trésor… mais seulement des mangeoires pour les animaux.

Après deux jours et deux nuits de voyage, le deuxième arbre allait enfin se retrouver sur les galets gris du chantier naval. Les cris aigus des mouettes et les parfums salés de l’océan lui tournaient déjà la tête. Il ne pouvait pas encore se douter de la mauvaise surprise qui l’attendait… Pas un seul armateur n’avait passé commande pour un trois-mâts… seul un pêcheur avait passé commande pour une petite barque de pêche…

Quant au troisième arbre qui n’était plus que désespoir on le débita en poutres qu’on mit à sécher le long d’un mur chez un charpentier.

Beaucoup de mois, beaucoup d’années passèrent sur les rêves détruits des trois arbres.
Beaucoup d’insectes sur leur bois, beaucoup d’araignées, beaucoup de poussière, beaucoup de désespérance…
Les arbres avaient fini par oublier leurs rêves.
Ils avaient cicatrisé.
Ils s’étaient installés dans les torpeurs de l’habitude.
Ils n’attendaient plus rien…

Le premier arbre devenu mangeoire ne sentait même plus la caresse des animaux tirant sur le foin…
Quand une nuit d’hiver… la douce lumière d’une étoile se posa sur lui. Un jeune homme et une jeune femme vinrent s’abriter dans l’étable.
Au milieu de la nuit, la jeune femme mit au monde un bébé que l’homme coucha dans la mangeoire.
A cet instant, le premier arbre su que son rêve s'était accompli et qu'il ne trouverait pas au monde de Trésor plus précieux que celui qu'il accueillait aujourd'hui.

Encore bien des coups de vent, des jours de pluie, des hivers glacés passèrent sur les rives du lac où le deuxième arbre devenu petite barque de pêcheur pourrissant lentement dans une mauvaise odeur de poisson…
Lorsqu’un soir d’été, un groupe d’hommes voulut traverser le lac : ils embarquèrent et soudain au milieu du lac une tempête se leva comme on en a jamais vu. L’homme qui semblait être le chef se leva dans la barque, tendit les bras et calma la tempête.
Alors le deuxième arbre su qu'il ne pourrait transporter à travers les mers de Roi plus puissant et plus grand.

Peu de temps après cet événement, la ville se mit à résonner d’une étrange rumeur : les gens étaient énervés, on entendait des cris, des bottes de soldats, ça sentait la violence, la vengeance, l’injustice…
Des hommes vinrent tirer de son hangar et de sa torpeur le troisième arbre transformé en poutres… Ils mirent ses poutres en croix et sur cette croix ils clouèrent les mains d'un homme. Le troisième arbre ne comprit pas tout de suite ce qui se passait...

Mais le dimanche matin, à la lueur de l'aube, il comprit que pour lui aussi, le rêve s'était accompli. Désormais en tout endroit du monde, les hommes le regarderaient avec les yeux remplis d'Espérance.

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Rédigé par AEP Saint-O

Publié dans #Le coin Prière

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Publié le 16 Janvier 2010

Seigneur, quelle chance de ne pas avoir d'idées...
quelle chance de n'avoir rien à dire !
Je vais pouvoir t'écouter un peu.
Que ma pauvreté soit le silence où tu parles.
que le vide de mon esprit soit ta demeure.

Quelle chance de n'avoir pas d'idées :

Pour mieux entendre les tiennes, Seigneur!

Quelle chance de n'avoir rien à dire :

je vais enfin, dans le silence, immobile,

te regarder, Seigneur!

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Rédigé par AEP Saint-O

Publié dans #Le coin Prière

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Publié le 16 Janvier 2010

Lyc-ens 0036Au début, on se raconte tous une rencontre que nous avons depuis la dernière rencontre. Brigitte raconte :

« Moi, c’était à Noël, le matin, nous avons fait une célébration au centre pénitentiaire. Il y avait 80 personnes en détention qui étaient là, de toutes nationalités, horizons… Nous avions tous un grand respect les uns pour les autres. C’était très beau.


« Connaissez-vous le centre pénitentiaire de Longuenesse ?


SOLENE :  On passe parfois devant oui, on voit où c’est…

« Oui, c’est sur le plateau des Bruyères. Il y a là-bas 600 à 700 personnes détenues, réparties en trois groupes. Le quartier des mineurs accueille les jeunes à partir de 14 ans (c’est la loi en France, mais à Longuenesse, les plus jeunes ont 15 ans), ils sont complètement isolés des autres. Il y a la maison d’arrêt pour les gens qui ne sont pas encore jugés. L’administration pénitentiaire doit les accueillir alors parfois ils sont trop nombreux, s’il n’y a plus de place. Dans les cellules de 9m² conçues pour deux personnes, ils se retrouvent à trois, cela crée des complications. Ils sont complètement enfermés dans leur cellule et ne peuvent pas en sortir sans un surveillant. Ils restent là jusqu’au procès et parfois plus s’ils font appel par exemple. Et enfin, il y a le centre de détention. Les détenus sont déjà jugés, ils connaissent leur peine, ils savent où ils en sont. Ils ont une cellule pour eux seuls et peuvent sortir sur le palier. Ils ont un peu plus de liberté de manœuvre si on peut dire.

« Dans le centre il y a environ un tiers de musulmans et le reste de culture chrétienne. Il y a trente-cinq nationalités.

Lyc-ens 0037-copie-1« Et nous, que fait-on là ? Roger est l’aumônier titulaire, il a le droit d’aller partout, rencontrer les détenus dans leur cellule par exemple, il peut recevoir des courriers non censurés. Nous sommes trois auxiliaires avec lui, et nous ne pouvons pas aller partout.

« On essaye d’avoir des rencontres en humanité. Leur délit n’est pas marqué sur leur front. On va rencontrer des frères, frères chrétiens, parfois musulmans même si ce n’est pas évident. A l’aumônerie de la prison il y a des groupes qui réunissent des gens qui ont envie de réfléchir. Une fois par mois nous célébrons la messe. Pendant les cercles bibliques on prend les textes du dimanche et on les partage ensemble. C’est vraiment un partage. Dans l’Evangile, on trouve des paroles de vie pour chacun de nous. On ne parle par que de Dieu, il arrive souvent de parler de leur vie. La semaine dernière, par exemple c’était le baptême du Christ. Et l’un me dit : ‘Mais, tu parles du baptême, mais alors c’est comme le mariage, c’est tous les jours qu’on le renouvelle’. C’est derrière les murs que j’ai découvert cela !


MEGANE : Ce doit quand même être l’horreur d’être en cellule. 15 ans, c’est long…

THOMAS : Ouais, et puis c’est assez mal fait ; la maison d’arrêt, alors qu’on n’est pas encore jugés, peut-être innocent, on a les conditions les plus dures…

BENOÎT : 3 dans 9m², je pèterais un câble !

« C’est un monde qui génère de la violence ! Imaginez, si l’un aime le foot et veut le regarder à la télé, que l’autre ne veut absolument pas, qu’il n’aime pas ça…

SOLENE : On se demandait, par rapport à la tolérance, ça ne doit pas être tellement facile de rester tolérant.

« Vous savez, les problèmes de dehors sont aussi dedans… Une anecdote, demain, c’est la journée des migrants. L’an passé pour cette journée j’étais à l’intérieur, et nous discutions des migrants, je leur disais qu’ils en connaissaient certainement. Ils ont alors, certains d’entre eux, réagit en disant qu’ils prenaient leur place, que s’ils étaient serrés c’était aussi leur faute… Comme quoi, les problèmes du dehors sont aussi dedans.

SIMON : L’entassement, ce ne doit pas être facile à vivre !

BENOÎT : Comment ça se passe dans leur cellule ? Comment est-elle ? Ils ont la télé ?

« Oui, ils ont la télé, ils en partagent les frais tous les moi. Certains ont des PC mais pas internet !

Lyc-ens 0038SIMON : Et dans les 9m², ils ont des toilettes et tout ?

« Et tout ? Tu veux parler de douches par exemple. Eh bien ils n’ont pas de douches, ils ont juste un cabinet et un lavabo… et pas de murs. Il y a un rideau. On profite de tout sauf de la vue. Ils ont le droit à deux douches par semaines, ils doivent attendre leur tour, c’est comme pour les parloirs, les visites, il n’y a pas toujours de place. Ce sont des conditions qui créent la violence.

BENOÎT : Comment arrivent-ils à vivre leur foi dans un centre de détention ? Comment aller vers l’autre ? Des sacrements se vivent-ils ?

« Pour les sacrements, il y a l’eucharistie, une fois par mois. On ne se pose pas trop la question de savoir s’ils ont déjà communié ou non. On a fait un baptême. Mais c’est plus facile dans le centre de détention, les gens y sont pour plus longtemps, alors on peut prévoir… Il y a des sacrements de réconciliation, mais le pardon est une notion qui prend du temps à aborder en détention. C’est essentiellement l’eucharistie en fait.

« Et comment vivent-ils leur foi ? Eh bien par des choses très ténues ; le simple fait de ne pas faire la tête à son codétenu par exemple, ce peut-être une démarche de foi. Il y a aussi des démarches de pardon, entre eux. L’autre jour, deux détenus en sont venus aux mains dans mon groupe, c’était la première fois. Bon, ça s’est bien terminé. Celui qui avait été agressé voulait porter plainte. Puis il est revenu ensuite en disant que non, qu’en tant que chrétien il ne pouvait pas. L’autre est venu s’excuser auprès du détenu agressé et de moi pour avoir perturbé le groupe. Ce sont des moments forts. Et puis, il y a la prière, même si encore une fois ce n’est pas facile.

« Mais vivre sa foi commence par l’humanité. On est chacun aimé de Dieu, on a du prix à ses yeux. C’est pour ça que je suis là, dans les prisons.

FRANCOIS : Justement, comment vous êtes vous retrouvée derrière les murs ?

« Une équipe ne vit pas toute seule, elle se renouvelle, on appelle des gens. Un jour, une vieille amie m’a dit qu’elle me verrait bien là, alors j’ai servi le café aux familles. Ca ça, allait encore, je pouvais faire. Et puis elle m’a dit que je devrais faire partie de l’équipe élargie de l’aumônerie, qui soutenait l’aumônier et ses auxiliaires. Je pouvais encore mettre le pied là. Et puis on a cherché quelqu’un pour aller à l’intérieur. On cherchait surtout des hommes mais un moment Roger a dit pourquoi pas une femme… Et il a dit, et pourquoi pas toi. Je me suis pas mal posé la question, j’ai prié, et puis…

SIMON : Est-ce que les valeurs de la tolérance et de la foi prennent le dessus sur les préjugés ?

« Ouh la ! Rude question ! Et est-ce que vous ne la vous posez pas souvent vous aussi ? Quand vous venez à l’aumônerie, vous n’êtes pas majoritaires dans vos lycées. Et pourtant… Là-bas, en prison, il y en a qui sont très cathos, et il y a des préjugés. En détention, on dit que ceux qui ont eu des affaires de mœurs viennent à l’aumônerie. Je ne sais pas pourquoi ils sont là, mais pourtant ce ne sont pas que des affaires de mœurs, je vous l’assure…

« Des gens me demandent parfois ce que je fais là. Si c’est gens sont là, en prison, ils l’ont sûrement bien mérité, après tout. Ce n’est pas toujours compris. Pour Noël, ma petite fille m’en voulait que je ne sois pas là le 25 décembre le matin. Je lui ai dit qu’il y avait des pères de famille dans les détenus et que si nous n’y allions pas, ils allaient passer Noël tout seul. C’était pour elle une façon de vivre sa foi, de partager sa grand-mère le jour de Noël. Mais ce n’est pas facile. Ils ont du prix à mes yeux, et je ne serais pas là si je n’étais pas persuadée de ça !

FLORENCE : Justement, peut-être que certains surveillants de prison sont là aussi pour soutenir, aider…

« Oui, certains sont plus éducateurs que matons…

FLORENCE : Quelle chance ont-ils lorsqu’ils sont devant la porte de sortie ?

« Ca dépend de qui les attend à la sortie. S’il n’y a personne c’est dur. Il y a des associations qui aident les gens qui sortent de prisons. Emmaüs en accueillent certains. Mais il faut imaginer que certains d’entre eux n’ont jamais manipulé un euros !

MEGANE : Et après 15 ans, les familles sont-elles encore là ?

« il y a des familles qui sont d’une fidélité extraordinaire. Une maman venait de Rennes voir son fils ! Vous imaginez, pour trois quart d’heure de visite. Une fidélité extraordinaire. Et avec des enfants en bas âge parfois. Mais ils sont là. Y’a des familles chapeau ! Mais avec le temps certaines familles se lassent, d’autres qui n’acceptaient pas au départ, acceptent… Ca dépend.

SIMON : Votre regard change-t-il si vous savez ce qu’ils ont fait ?

«  Mon regard ne change pas. Ce n’est pas important. Je comprends parfois mieux leurs réactions. Quand ont lit parfois des choses dans les journaux, il vaut mieux ne pas savoir non plus pourquoi ils sont là.

« L’homme ne se réduit pas à sa faute. »

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Rédigé par AEP Saint-O

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Publié le 15 Janvier 2010

« J’ai entendu le cri de mon peuple… »
Une fois de plus, Haïti est blessé ! Le tremblement de terre qui vient de toucher Haïti et plus particulièrement Port au Prince, déclenche une attention, une générosité sans précédent. Avec le Secours Catholique, le CCFD, et bien d’autres organisations, toutes les mobilisations se mettent en place pour être à la fois efficaces dans l’urgence, mais aussi pour engager un avenir dans la relance de la vie quotidienne et d’une reconstruction.

L’accueil et les soins pour des nombreux blessés, la poursuite des recherches dans les gravats, le décompte des dizaines de milliers de morts, les réponses aux besoins d’urgence, eau, nourriture, soins vont appeler dans la durée des moments d’attention et de générosité de nos communautés et de la communauté internationale. Aux côtés du peuple Haïtien et de l’Eglise d’Haïti, notre solidarité doit être sans faille. Les nombreux liens historiques qui unissent Haïti et la France se trouvent renforcés dans l’épreuve. La prière et la communion avec nos frères haïtiens seront aussi l’expression indispensable de notre fraternité chrétienne.

Samedi 16 janvier à 18 h 30 une messe sera célébrée à Notre-Dame de Paris. Nous sommes invités à nous donner partout le rendez-vous de la prière, dans les diocèses, dans les paroisses, dans les communautés. La communion dans la prière est irremplaçable au milieu de notre recherche d’information et de la mise en place du partage et de la solidarité. Cette solidarité est aussi à vivre avec les nombreux haïtiens présents dans nos communautés ici en France.

 

+ Mgr François Garnier, archevêque de Cambrai

Président de la Commission épiscopale pour la Mission Universelle.

 

+ Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes,

Chargé des relations avec l’Amérique latine et les Caraïbes.

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Rédigé par CEF

Publié dans #Archives 2009 - 2010

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Publié le 15 Janvier 2010

Leuk le lièvre-copie-1

Avant d'interviouver Damien, chacun de nous s'est demandé ce qui l'avait marqué dans cette vidéo, l'histoire de Leuk le Lièvre... Finalement on n'a pas appris tellement de cette histoire de Senghor, mais tant de ces rencontres entre les jeunes de l'AES et les enfants Sénégalais...

*
*      *


Ce qui me touche, c'est que vous faites ce voyage vraiment pas comme des touristes. Si vous l'aviez fait ainsi vous n'auriez certainement pas rencontré autant de gens.
Les gens ont vraiment l'air gentil et surtout respectueux... Ils se lavent les mains avant de lire les livres. C'est drôle. Nous on n'y penserait même pas.
Dans le conte, les petits et les grands sont intéressés par l'histoire ; je ne sais pas si moi, ados, je m'intéresserais comme ça à une histoire plutôt pour enfants.
Deux images restent, enfin, deux images drôle je trouve, le baobab et l'âne...
Ce qui me frappe c'est la maigreur des gens, le village ne semble vraiment pas riche, pourtant ils ont l'air joyeux.

Puis Damien réagit...


Pour le respect c'est vrai, les gens là-bas sont très respectueux. Le Sénégal est un pays particulièrement réputé pour l'accueil, nous étions 15 à partir, alors vous pensez bien que toutes les familles -ah oui, il faut savoir que nous logions en famille avec les jeunes- ne pouvaient pas accueillir l'un de nous. Eh bien ils en étaient malheureux de ne pas pouvoir loger un français.
Pour certains d'entre eux, nous, Français, hommes blancs, nous étions des curiosités. Ils n'en avaient jamais vu... Nous étions blancs, et avions des poils. Je me souviens d'une anecdote, c'était en 1998, les Français venaient de gagner la coupe du Monde de football, et les Sénégalais avaient voulu faire un match. Autant vous dire qu'on s'est pris une sacrée raclée... J'étais le seul accompagnateur masculin du groupe. Ils couraient dans tous les sens et moi, j'avais du mal à suivre alors je faisais des pauses sur le banc de touche. Des enfants s'approchaient de moi, un peu peureux, ils me touchaient les poils et repartaient en courant... Ils n'en avaient jamais vu autant...

Rires...

Enfin, tout ça pour dire qu'il y a un grand respect, respect de la hiérarchie, mais aussi de l'étranger qui arrive. On pourrait peut-être comparer avec les migrants qui viennent chez nous...

Vous parliez des gens maigres. Au Sénégal les habitants du village mangeaient toujours la même chose. Le climat du pays est plutôt favorable, il permet plusieurs récoltes dans l'année. Ce sont les femmes qui préparent tout. Et il faut bien se rendre compte qu'il n'y a pas l'électricité ni l'eau courante. Il faut faire 200 mètres pour aller au puits, plonger le saut, le remonter plein, le vider dans une bassine puis recommencer, et enfin revenir... Et elles réservent la viande pour les Français.
A ce sujet, Je me souviens de quelque chose qui m'a marqué en Côte d'Ivoire, là, les habitants avaient prévus un grand buffet pour nous. Nous avions mangé. Mais en avions laissé dans les plats tellement il y en avait. Des enfants étaient venus en prendre, ils avaient faim. Mais des adultes les en ont empêché. C'était notre nourriture, ils ne devaient pas y toucher. On a voulu intervenir, mais vous savez, ce n'est pas tellement facile. Pourtant là-bas il n'y a pas d'enfant qui pleure...
Dans le film, on ne voit pas d'hommes, ils sont tous aux champs. Ils ne restent que les femmes et les enfants. Mais ne croyez pas qu'elles ne font rien, il y a la lessive, les repas, l'entretien... Et comme je l'ai déjà dit, il n'y a ni électricité ni eau courante... Pas facile.

Pour le baobab et l'âne, ils sont tous les deux importants dans le village. Vous avez pu voir qu'il n'y a pas de voiture, alors les gens se déplacent à pieds ou à dos d'âne.

- Et le cheval ?

Le cheval c'est pour les riches, il n'y en a pas dans les villages. Et le baobab, on en voit un dans le film, c'est un peu un arbre planté à l'envers, on a l'impression que les racines vont vers le ciel. Le village se rassemble autour parfois.

Face aux livres les réactions étaient drôles parfois. Dans le film ont voit une vieille femme qui tient un livre, et elle l'observe comme pour découvrir comme il est fabriqué. Elle ne le lit pas, elle n'a certainement jamais eu de livre entre les mains. Pour certains enfants c'est la même chose. C'est pour ça qu'ils ont un grand respect à tenir un livre...

- C'est vrai que pour nous c'est tellement banal que finalement ont n'y fait plus attention, et on ne se rend pas compte de la chance que nous avons...

C'est vrai, le manque amène le respect. C'est un peu comme l'école. Le rêve des tous les enfants des pays pauvres, c'est de pouvoir aller à l'école, quand le vôtre c'est plutôt d'en partir le plus vite possible... il y a tellement d'enfants qui veulent aller à l'école, que parfois il faut faire des écoles à double flux, la moitié des enfants vient le matin, l'autre l'après-midi. Et ils aimeraient y venir toute la journée. Les garçons vont plus longtemps à l'école, les filles s'arrêtent en CM2 et ensuite vont aider leurs parents. En même temps l'école est payante, ce n'est pas pris en charge par l'état comme dans l'école publique en France.

- En fait, il faudrait construire des écoles gratuites pour tous là-bas...

L'accès aux livres, que nous leur proposions, est un accès au savoir, et donc à un métier, à la liberté en quelque sorte...

Silence.

- Quel serait votre meilleur souvenir au Sénégal ?

C'est une question super difficile ça... En choisir un seul ?
Bon, ce n'est pas vraiment un souvenir, mais bon, ça m'a marqué. Vous vous rappelé qu'il n'y avait pas d'électricité. Dans un village il n'y avait qu'un générateur dans tout le village, son propriétaire avait une télé, et dès qu'il l'allumait tout le village venait voir.
Le soir, en Afrique, il fait vite nuit noire, nous ne sommes pas loin de l'Equateur, alors les habitants du village sortaient avec leurs lampes tempête et, les hommes d'un coté, les femmes de l'autres, ils s'asseyaient en cercle pour parler, discuter.
Le réseau électrique avait été installé, il y avait tous les poteaux et les fils, mais le politique du coin attendait une élection qui approchait pour abaisser la manette qui offrirait l'électricité à tous. Ainsi il était sûr d'être réélu. Dans la maison où j'étais, ils avaient déjà acheté la télé ! L'électricité allait faire basculer leur vie et ils ne s'en rendaient pas compte. Ce qui moi me semblait tellement beau -s'asseoir pour parler une heure ou deux- allait sûrement disparaître au profit de la télé. Ca allait bouleverser leur vie.

- Oui, mais peut-être qu'ils sauraient résister... Nous, nous sommes comme ça mais nous n'avons jamais connu un temps sans télé ou on discutait sur la place...

Oui, peut-être... Mais, bon, je vais dire ça pour te provoquer un peu. Aujourd'hui, beaucoup d'entre vous on des portables... Steeve en a un en tout cas...

Rires

Alors qu'il y a trois ou quatre ans vous n'en aviez pas, et alors si vous vouliez voir un ami, vous preniez votre vélo et vous sortiez jusque chez lui. Aujourd’hui vous restez dans votre chambre et décrochez votre portable. Tu vois...

Silence

- Est-ce que les enfants savent lire ?

Non, ils ne savent pas tous lire. Vous avez vu, dans le film, il y a une jeune Sénégalaise devant la palissade. Elle traduisait l'histoire pour les plus jeunes, en Wolof, la langue couramment parlée, même si le français reste la langue officielle. Par rapport à ce que j'ai dit tout à l'heure sur l'école, ce sont les hommes qui parlent français...

- Qu'est-ce que tous ces voyages vous ont apporté ?

C'est variable selon les expériences, tu sais... Pour moi c'est un émerveillement permanent ; on découvre e ton comprend mieux le pays et ses habitants. Tant qu'on n'est pas allé, on ne peut pas vraiment comprendre. Et puis bon, j'ai pas mal appris à relativiser, je n'ai pas de montre, pas de portable ; le temps n'a plus d'importance pour moi. Je suis prof, eh bien je finis mon cours quand la cloche sonne. Ca me rend heureux.
J'ai appris la patience, quand on pose une question à un Africain, on ne sait pas toujours quand il va nous répondre, ça peut être tout de suite comme bien plus tard...
J'ai appris la solidarité aussi, par tous les habitants du village. Si quelqu'un se retrouve sur le trottoir, il y a tout de suite quelqu'un pour l'inviter à manger, pour l'aider... On ne fait plus tellement ça chez nous.
J'ai encore appris que l'eau est quelque chose de précieux, rappelez-vous l'histoire du puits.
Le voyage permet de relativiser, réellement.
Quand on revient, avec les jeunes, c'est très important de les accompagner. Parfois il y a des clashs avec leur famille, ils ne sont pas d'accord avec leur façon de vivre. Quand ils retournent dans un supermarché, où tout est à portée de main et de porte-monnaie, c'est dur quand on revient d'Afrique.
Ca ne veut pas dire que la société africaine est mieux que la société française, ce n'est pas ce que je veux dire. L'une et l'autre sont comme elles sont, nous avons peut-être oublié certaines choses simples ici.

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Rédigé par Notes d'Amélie

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